Des grilles de silences
Nos humanités délabrées s'imprègnent d'une tristesse sans nom incapable de se dire
emmurée dans sa prison intime.
Muets parmi les sourds
nous nous condamnons au silence,
si profond,
que nos caresses de surface sont bien impuissantes à le lire.
Nous voudrions voir le fond
sans plonger dans les entrailles,
sans se salir
boire à la paille,
détourner les wagons sans que le train ne déraille.
On cache ce qui nous touche pour ne pas l'abîmer,
on touche ce qui nous tâche.
On a beau s'en lasser
on reste loin les uns des autres.
Le silence est parfois la seule délicatesse que l'on puisse s'offrir,
comme une ultime confidence.
Kayou
2015