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Arrêt de travail

Publié le par kayou

Auto-incarcérée dans la maison
J'échappe aux autres pour me quitter moi-même.
Dans la solitude des murs
Trois jours
Sans voir le jour.
Troisième journuit, 3 heures 28.
Puisqu'on est déjà morts,
Creusons donc dans nos chairs
A la recherche de la pulsation,
L'ultime trésor à s'arracher.
Les mains nues
Je me dissèque, je m'éviscère.
Curer les os,
Cracher la moelle entre deux vérités,
Qu'il ne reste même plus l'âme à refléter.
Je reviendrais de ce non-monde
Cousue de tout ce qui me défait,
Me défera.
Qu'on fonce tête baissée ou qu'on s'approche tâtonnants,
On en vient toujours à ce moment bien particulier,
Pressenti ou inattendu,
Ce surgissement totalement indépendant de nous,
Pourtant issu de nos entrailles,
Qui ne nous laisse pas le choix.

Troisième nuit écoulée.
Ne dormir que par tranches de une à deux heures.
Comme une urgence,
S'engouffrer dans tous les décalages
Sans point d'encrage ni repérage.
Trente minutes.
Il reste trente minutes de jour.
Je discerne vaguement à travers les rainures des volets
La lumière qui s'en va.

Quatrième journée : Out !
On s'est pas croisés, le jour et moi.
Quatrième journuit entamé.
Croyons nous,
Pauvres petits zhumains,
Accéder à, soyons polis,
Certains états de conscience
Sans désirer intensément les sacrifices que cela exige ?
Ainsi s'arrangent les esprits aux illusions des cent bonheurs.
Erreur !

Vers la fin de ce dernier journuit, nuitjour, journuit,
J'observe cette porte avant de l'ouvrir,
D'en étendre la fissure sur une lumière d'anti-jour,
D'une réalité trop concrète.
J'aime autant le flou de la nuit que la clarté de son contraire..
Il arrive que les deux s'entremêlent.
On voit alors advenir le mélange subtil de ce qui est,
Avec ce qui pourrait être.
Une multitude de combinaisons.
Choisit-on vraiment ?
Aujourd'hui, demain...
Et après ?
Et après !

kayou

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